JEAN CHARLES

​​
SÉANCE I
Bilan
-
Il se sent serein.
-
Il a eu une grosse dispute avec sa femme.
-
Il a tenté de remettre quelques petites choses dans le « nous » du couple.
-
Ils ont des attentes différentes.
-
Quand il est fatigué, il a tendance à s’enfermer.
-
Il présente de légers traits autistiques.
-
Il est diagnostiqué HPI.
-
Sa femme est également HPI, mais extravertie ; lui est HPI introverti.
-
Sa femme est hypersensible et très émotive.
-
Elle possède une forme de clairvoyance.
-
Elle a besoin de beaucoup verbaliser.
-
-
Lui aussi en a besoin, mais il a appris à blinder ses émotions.
-
Il est davantage intuitif.
-
Enfance et dynamique du couple
-
Il a grandi dans un contexte de forte violence.
-
Leur couple présente une complémentarité destructive.
-
Sa femme est très cash, travaille beaucoup sur elle et s’exprime sans filtre.
-
Lui fonctionne davantage par intuition.
-
Il a un frère handicapé et une mère « barrée ».
-
L’approche de sa femme le bloque.
-
Il n’a pas toujours la présence d’esprit de lui faire de petits cadeaux.
-
Ils sont ensemble depuis 12 ans, et la relation se dégrade.
-
Lors de la naissance de leur enfant, il était plus absorbé par son travail que par l’accouchement.
-
Sa femme est anxieuse et a besoin d’être rassurée.
-
Il reconnaît ne pas être naturellement rassurant ni sécurisant.
-
-
Elle anticipe beaucoup (par exemple, en septembre, elle parle déjà de Noël).
-
Dans sa propre famille, tout est plus improvisé, « à l’arrache ».
-
Il remarque que sa femme lui rappelle beaucoup sa mère.
-
Cela le renvoie à des attitudes d’enfant figé lors des disputes.
-
Intention
Il aimerait penser davantage au nous,
et être plus centré sur les besoins du couple.
Hypnose
Connexion sensorielle
Je le connecte à son parfum préféré : la vanille.
Lieu paradisiaque – Ancrage émotionnel
-
La plus belle émotion :
Plénitude, ressentie dans le ventre, accompagnée d’un profond relâchement. -
La plus belle chose à voir :
La flamme d’une bougie — apaisement ressenti dans les épaules. -
Le plus beau son à entendre :
Le chant des grillons — cela vide sa tête, il se sent léger, flottant, comme en lévitation. -
La plus belle odeur à sentir :
L’odeur du basilic, légèrement épicée, qui équilibre juste ce qu’il faut la sensation d’apaisement.
​
Souvenir récent
Jean-Charles observe la scène où il revoit le regard perplexe de sa femme pendant les vacances qu’il lui proposait.
Il se sent tétanisé, comme s’il répondait à côté de ce qu’il faudrait dire.
Il a du mal à la rejoindre là où elle est et ne sait pas quoi dire.
À ce moment-là, Jean-Charles de la séance (le JC actuel) s’adresse à Jean-Charles du souvenir.
Il lui parle avec bienveillance et lui propose d’écouter sa femme d’une manière plus attentive,
de reformuler ses pensées pour la rejoindre,
et d’oser échanger de manière plus profonde sur les écarts qu’il observe entre eux.
Dialogue intérieur et intégration
Le Jean-Charles du souvenir répond :
« Ok, je vais y penser, je vais essayer de le faire. »
Il commence à reformuler, à ne plus répondre à côté, à chercher la justesse pour ne plus être décalé.
Il se sent alors soulagé, comme si un poids quittait ses épaules — le poids du monde.
Une sensation de libération et de légèreté s’installe.
Jean-Charles de la séance ressent qu’il reprend confiance, qu’il a trouvé une solution à mettre en pratique la prochaine fois.
La sensation se situe dans le thorax.
Il perçoit aussi la peur de refaire l’erreur de mal reformuler ou d’oublier ce qu’il vient de comprendre.
Il prend conscience qu’il doit intégrer ce réflexe :
-
se souvenir des dernières disputes,
-
ne plus les effacer de sa mémoire.
Il réalise qu’il a tendance à oublier les engueulades passées,
comme un mécanisme inconscient d’effacement.
Il visualise cela sous la forme d’une guillotine rouge, symbole de coupure avec ces souvenirs.
Jean-Charles de la séance lui suggère alors d’écrire dans un cahier les moments de dispute,
afin de garder une trace consciente et d’en tirer des apprentissages.
Il lui rappelle également de reformuler les besoins de Violaine pour mieux la rejoindre là où elle est.
En intégrant cela, il se sent en confiance :
il sait que cette approche peut fonctionner dans la résolution de conflit.
Jean-Charles de la séance lui dit :
« Quand tu penses à lui offrir des fleurs, fais-le.
Sois plus acteur du nous.
Aie confiance en toi. »
Le Jean-Charles du souvenir se sent apaisé, prêt à se faire confiance.
Il ajoute intérieurement :
« Au pire, ce n’est pas grave. »
Remontée au premier souvenir
-
Il a environ 8–9 ans, dans la voiture avec sa mère.
-
Il ressent une incompréhension et un effroi total — un souvenir qui le hante depuis qu’il a refait surface.
-
La couleur dominante est rouge, comme le visage de sa mère déformé par la colère.
-
La sensation est présente dans le ventre et le cerveau.
-
Il aimerait jeter ce souvenir à la poubelle, le cadenasser à triple tour pour qu’il ne ressorte plus.
Libération symbolique
-
On commence par la tête.
-
Il utilise les deux mains.
-
Il ressent qu’il y a désormais de la place pour réfléchir.
-
C’est blanc dans sa tête : un espace vide à remplir de joie, de gaieté et d’émotions positives.
-
Il choisit d’y mettre le goût de la crème de marron.
-
Dans le ventre
-
Même effroi que dans le cerveau.
-
Il tient une grosse boule rouge, pleine de visages déformés par la colère.
-
Il la jette dans une centrale nucléaire.
-
À la place de cette boule rouge :
-
un sentiment d’apaisement,
-
une couleur blanc-bleu,
-
une chaleur tiède,
-
une odeur et un goût de crème de marron.
-
-
Il se sent bien.
Projection dans le futur proche
-
Il se voit rempli d’idées, d’activités et de projets avec sa femme.
-
Cela se remplit petit à petit de nouvelles graines d’inspiration.
-
Il se sent moins fatigué, plus énergique.
-
Il se projette dans des projets concrets, sans se sentir tétanisé par les choses à faire.
Ancrages sensoriels
-
La plus belle chose à voir :
La Tour Eiffel, il regarde le ciel, apaisement dans le ventre.-
Il ressent qu’il y a des choix à faire.
-
Il visualise une prairie qui fleurit.
-
-
Le plus beau son à entendre :
Le rire de ses enfants — apaisement dans les jambes et les bras, épaules relâchées. -
La plus belle odeur à sentir :
Le stick à lèvres de sa femme, au goût et à l’odeur agréables.-
Il se sent amoureux.
-
Sensation douce et pleine dans le ventre, à la place de ce qu’il a jeté.
-
​​
​
​
​
🌀 Analyse de la séance
Contexte général
Jean-Charles se présente dans un état globalement serein, mais conscient d’une tension grandissante dans sa relation de couple.
La séance révèle un désalignement profond entre ses besoins émotionnels et ceux de sa femme, sur fond de mécanismes défensifs anciens.
Sa démarche d’hypnose traduit une volonté sincère de se reconnecter au « nous » du couple et d’apaiser une dynamique relationnelle devenue destructrice.
Axes principaux observés
1. La dualité HPI / HPI
Le couple présente une configuration intéressante : deux HPI, mais de polarités opposées :
-
Elle : extravertie, verbale, expressive, hypersensible.
-
Lui : introverti, intuitif, protecteur de son intériorité.
👉 Cette opposition crée une complémentarité à la fois riche et explosive, souvent décrite comme complémentarité destructrice :
elle parle pour exister, il se tait pour se protéger.
2. L’héritage émotionnel
L’hypnose met en lumière une traumatisation ancienne liée à la mère :
-
Colère démesurée, visage rouge, effroi et sidération.
-
Mécanisme d’enfermement émotionnel (figement) toujours actif à l’âge adulte.
-
Association inconsciente entre femme en colère = danger vital / perte de repère.
Cette empreinte originelle se rejoue dans la relation actuelle :
Sa femme devient inconsciemment la réactivation de sa mère, et lui redevient l’enfant tétanisé.
3. La culpabilité et la tétanie communicationnelle
Lors des disputes, Jean-Charles perd sa spontanéité et se fige.
Il a peur de « mal répondre », d’être « à côté de la plaque », donc de décevoir.
Ce figement engendre un déficit de communication émotionnelle et une accumulation silencieuse de non-dits.
L’hypnose lui permet de recréer un dialogue intérieur réparateur :
Jean-Charles adulte s’adresse à Jean-Charles enfant / du souvenir pour le rassurer, l’éduquer émotionnellement, et lui redonner du pouvoir d’action.
4. Le refoulement et l’oubli des conflits
Le processus hypnotique met en évidence un mécanisme symbolisé par :
Une guillotine rouge coupant l’accès aux souvenirs d’engueulades.
Ce symbole traduit un refoulement actif de la douleur relationnelle, une façon de ne pas revivre la honte ou l’impuissance ressenties.
Mais ce refoulement empêche l’intégration des apprentissages :
il “oublie” les disputes, donc répète les schémas.
L’idée d’écrire les disputes dans un cahier est donc un ancrage thérapeutique essentiel pour rétablir la continuité de conscience.
5. La réconciliation intérieure
L’hypnose libère l’énergie émotionnelle stockée dans le corps :
-
Tête et ventre passent du rouge au blanc-bleu, couleur d’apaisement.
-
Le goût/odeur crème de marron symbolise la douceur retrouvée, le plaisir simple.
-
Le vide laissé par la peur est rempli de joie et de chaleur.
Cette transmutation émotionnelle amorce une reprogrammation intérieure vers la paix et la sécurité affective.
6. La projection réparatrice
Le futur visualisé est lumineux :
-
Idées, projets, énergie retrouvée.
-
Symbole de la Tour Eiffel (stabilité, beauté, élévation).
-
Rire des enfants, stick à lèvres de sa femme, sensation d’amour dans le ventre :
le couple et la famille redeviennent des sources d’ancrage positif, non de tension.
Cette projection constitue un scénario de réconciliation :
Jean-Charles réapprend à aimer depuis la sécurité, non depuis la peur.
🧠Synthèse psychologique
Problématique centrale
Jean-Charles a intériorisé très tôt que l’expression émotionnelle féminine est dangereuse.
Il a appris à se blinder pour survivre à la colère maternelle, puis à se dissocier dans les conflits conjugaux.
Cette protection le coupe de l’intimité émotionnelle, pourtant essentielle à son couple.
La thérapie vise donc à :
-
Réconcilier son masculin protecteur et son enfant hypersensible.
-
Réactiver une communication consciente, apaisée, incarnée.
-
Sortir de la peur du conflit pour redécouvrir la relation comme un terrain de co-création.
🧩 Liste des patterns psychologiques identifiés
1. Attachement insécure / évitant
→ Difficulté à se relier émotionnellement, besoin d’autonomie excessive face à la peur d’être envahi.
2. Figement (freezing)
→ Blocage mental et corporel lors des disputes, incapacité à répondre juste.
3. Refoulement des conflits
→ Tendance à oublier ou effacer les engueulades passées (symbolisée par la “guillotine rouge”).
4. Projection mère / épouse
→ Sa femme réactive inconsciemment les blessures de la mère : colère, contrôle, exigence.
5. Complémentarité destructrice
→ Attirance répétée pour une partenaire reproduisant les stimuli de l’enfance.
6. Croyance limitante : “Si je dis mal les choses, je perds l’amour.”
→ Peur de l’erreur verbale, recherche de validation constante.
7. Dissociation émotionnelle
→ Déconnexion du ressenti pour éviter la souffrance et rester fonctionnel.
​
8. Hyper-adaptation / responsabilisation excessive
→ Se plie aux besoins de l’autre en oubliant les siens, surinvestit le rôle de “celui qui doit réparer”.
9. Blocage affectif
→ Difficulté à offrir, à rassurer, ou à exprimer l’amour (ex. absence de gestes tendres, de cadeaux spontanés).
10. Surinvestissement professionnel
→ Le travail sert de refuge contre l’intensité émotionnelle et la vulnérabilité relationnelle.
11. Intelligence émotionnelle et lucidité
→ Forte capacité d’introspection et de compréhension de ses mécanismes internes.
12. Chemin d’évolution : reconnexion intuitive et affective
→ Apprendre à agir depuis la confiance, la présence et la communication consciente.
​
🌱 Axes de travail pour les prochaines séances
-
Renforcer la communication émotionnelle consciente (reformulation, écoute active).
-
Continuer la réconciliation intérieure entre l’adulte et l’enfant effrayé.
-
Ancrer la mémoire consciente des conflits via l’écriture symbolique.
-
Travail sur le masculin sécure : exprimer, rassurer, agir sans peur du rejet.
-
Rituels de couple : instaurer des micro-gestes d’amour concrets (fleurs, attention, initiatives).
-
Consolider les ancrages positifs (vanille, basilic, rire des enfants, stick à lèvres).
​
​