VIRGINIE RAMILLON

CHAPITRE I
Bilan de séance
Problématique générale
Mme Ramillon présente une prise de poids importante (+8 kg depuis septembre), malgré un effort alimentaire récent et une activité physique régulière (course 2 fois/semaine). Elle souffre d’une alimentation très émotionnelle et de difficultés à préparer ses repas, avec une relation compliquée à son image corporelle et une forte détresse émotionnelle.
Elle présente également :
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Beaucoup de dépression
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Une prise importante de traitements médicamenteux
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Des troubles du sommeil sévères (sommeil très haché, apnées du sommeil, jambes sans repos)
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Un sentiment d’épuisement général, de perte de motivation, et de découragement profond
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Une blessure récente (côte fêlée) ayant aggravé son état général
Habitudes alimentaires actuelles
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Ne mange pas le matin (juste un café)
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Repas du midi et du soir similaires :
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Carottes crues trempées dans le houmous ou le tzatziki
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Petites cracottes riches en fibres
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Escalope de poulet
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Un peu de féculents (pas systématique le soir)
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Un yaourt
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Pas de grignotage
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Depuis une semaine, reprise d’alimentation anarchique ("manger n’importe quoi")
Traitement en cours
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Amaline le soir (ne la fait pas se sentir bien)
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Elle préfère finalement prendre du Nurophène
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Supplémentation en fer, mais visiblement insuffisante
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Syndrome des jambes sans repos
État émotionnel
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Très mauvaise image corporelle, impossibilité de se regarder dans un miroir
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Honte, désespoir, impression d’être laide
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Ne ressent aucune envie, se sent très mal dans sa peau
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Une auto-critique encore présente, sauf dans le domaine professionnel où elle reconnaît sa valeur
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Présence intérieure de sa mère très marquée, tant dans l’image que dans le caractère, ce qu’elle ne supporte pas
Expériences passées
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Une mini-séance d’hypnose il y a un an avait déclenché une panique et la remontée de souvenirs
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Pensait avoir fait un grand travail sur elle ces cinq dernières années : ne subit plus, se sent globalement plus positive
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Elle reconnaît avoir traversé des choses difficiles, mais s’en être sortie
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Garde malgré tout des regrets et un jugement sévère sur elle-même
Travail hypnotique de cette séance
Visualisation de l’idéal absolu
Lieu : au bord de la mer, allongée, en maillot de bain, bronzant, calme et sereine.
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Vision d’elle-même :
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Élégante
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Très mince
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Reposée
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Taille fine, bras fins
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Légère, dégonflée
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Se sent désirable et jolie
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Se sent vraiment heureuse
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Sons :
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Le vent qui renforce le sentiment de légèreté
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Odeur :
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Jasmin
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Fraîcheur au niveau du visage
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Sensation physique :
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Légèreté dans tout le corps (jambes, buste…)
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Épanouissement
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Émotion :
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Bonheur profond
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Papillons dans la tête
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Dialogue intérieur
Elle s’adresse à son ancien "elle" :
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« Tu vois, tu peux y arriver »
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Réponses de son ancien elle :
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« C’est trop beau pour être vrai »
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« C’est trop dur »
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Elle lui répond avec conviction :
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« Tu peux y arriver »
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« Tu as traversé tellement de choses compliquées, tu sais que tu peux y arriver »
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Travail symbolique
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Elle ressent un poids au niveau du ventre :
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Forme : trou noir
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Taille : tout le ventre
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Température : celle de son ventre
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Odeur : terre
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Action symbolique :
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Elle tire ce trou noir avec les deux mains, comme s’il était retenu par des ficelles
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Une fois sorti : à la place, une lumière blanche chaude apparaît
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Effet ressenti :
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Elle se sent plus légère
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Elle pleure, libérant une grande charge émotionnelle
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🔍 Analyse globale de Mme Ramillon
1. Le corps comme miroir d’un conflit intérieur non résolu
Mme Ramillon présente une prise de poids importante, non expliquée par ses efforts récents en alimentation et en activité physique. Cela indique que le poids n’est pas lié uniquement à une cause alimentaire ou métabolique, mais surtout à un poids émotionnel profond, psychique et symbolique.
Le fait que le ventre soit le siège du "trou noir" dans la séance hypnotique est très significatif : il représente la zone où elle contient, refoule, ou porte une douleur ancienne, lourde et sombre, liée à un rapport très douloureux à elle-même, à son corps et à son image.
2. Une dissociation entre vie professionnelle et vie personnelle
Elle reconnaît sa valeur professionnelle, mais se dévalorise totalement sur le plan personnel. Cela suggère une construction de l’identité autour du faire (la performance, l’utilité sociale) et non de l’être.
Elle semble avoir été conditionnée à croire qu’elle n’est valable que si elle est utile, fonctionnelle, ou conforme à un certain idéal. En dehors de ce cadre, elle ne se reconnaît plus, ne s’aime pas, voire se rejette.
3. La présence de la mère comme ancrage toxique identitaire
Elle voit sa mère dans son miroir : dans son apparence, son corps, son caractère. Cette identification non désirée est vécue comme une invasion, une trahison de soi, une fatalité.
Ce miroir maternel semble être à la source d’une profonde souffrance identitaire. Elle rejette ce reflet, mais ne parvient pas à s’en libérer. On peut penser que son surpoids est une forme d’armure ou de punition inconsciente, ou un moyen de ne pas exister dans sa propre beauté par peur de ressembler ou de déplaire.
4. Une volonté de changement, mais un trauma sous-jacent encore actif
Elle affirme qu’elle est plus positive qu’avant, qu’elle ne subit plus… mais au cours de la séance, des émotions très fortes ressurgissent, notamment la panique lors d'une ancienne séance et la remontée de souvenirs. Cela laisse entendre que des traumas anciens n’ont pas encore été réellement transmutés, même s’ils ont été partiellement traités ou mis à distance.
Elle "pense" avoir changé, mais son corps, lui, exprime encore un appel au secours.
5. Une capacité à se projeter dans un soi idéal – un excellent levier thérapeutique
Malgré cette souffrance intense, Mme Ramillon est capable de se projeter dans une version d’elle-même pleine de beauté, de légèreté, de plaisir sensoriel, de désir, de bonheur.
Cette capacité montre que l’âme n’est pas éteinte. Il y a une vibration de vie intacte qui cherche à renaître, un soi profond prêt à émerger. La vision au bord de la mer, la sensation de légèreté, les odeurs, les sons, la lumière… tout cela active des ressources puissantes pour un processus de renaissance.
6. Le “trou noir” : un symbole fondamental à travailler
Le trou noir dans le ventre, tiré par des ficelles, avec une odeur de terre et remplacé par de la lumière, représente une alchimie psychique en cours.
Ce travail symbolique indique qu’il est possible de transmuter un poids psychique inconscient en force lumineuse. Cette zone est probablement reliée à :
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Une mémoire ancienne (familiale ou transgénérationnelle)
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Un conflit de loyauté (à la mère, à une lignée)
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Une douleur refoulée ou une mémoire traumatique corporelle
🌀 Synthèse intuitive et thérapeutique
Mme Ramillon est à un tournant critique de sa vie. Elle a le désir de changement, une lucidité grandissante sur ce qu’elle vit, et surtout une capacité d’imagination et de projection très forte.
Mais elle est aussi freinée par :
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Un conditionnement familial très fort, en particulier vis-à-vis de la mère
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Une identité corporelle figée dans la douleur
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Des croyances inconscientes très limitantes ("je suis laide", "c’est trop dur", "je n’y arriverai jamais")
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Des traces de trauma non digérées
Elle a besoin d’un accompagnement doux mais très profond, qui mêle :
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Hypnose thérapeutique (avec un soin particulier à la voix et au rythme)
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Travail symbolique sur l’image du corps et la relation à la mère
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Séances orientées vers la beauté, le plaisir, la réconciliation avec le féminin
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Techniques corporelles douces (respiration, mouvement, auto-massage)
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Visualisations orientées vers le soi idéal qu’elle a très bien décrit

Chapitre II
Amour de Soi
Bilan
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Elle s’est sentie bien juste après la séance, mais aussi chamboulée.
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Chamboulée car elle avait pleuré pendant la séance, alors qu'elle ne s’y attendait pas.
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Sensation de confiance qui n’a pas duré très longtemps : seulement quelques jours.
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Elle a vite été découragée.
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Elle ne comprend pas pourquoi, malgré tous ses efforts, elle se sent encore plus découragée.
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Elle dit : « Si mon corps ne veut pas agir, il ne veut pas agir. »
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Avec la chaleur, elle ne perd pas de poids et ne comprend pas pourquoi.
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Elle a fait des analyses de sang : aucun problème détecté.
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Elle sent qu’il y a un blocage quelque part.
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Elle se sent découragée.
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Elle a eu 1 à 2 moments de faiblesse avec des pulsions alimentaires.
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Elle se répugne en se voyant dans le miroir (sauf habillée).
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C’est compliqué pour elle car elle voit sa mère en elle quand elle se regarde.
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Cela la perturbe.
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Elle ne se met pas sur un site de rencontre à cause de ça.
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Plus de consommation de sucre, sauf dans les fruits.
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Elle n’a pas réussi à tenir le menu proposé.
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Faire à manger et manger restent une corvée.
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Course à pied :
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Elle court 30 minutes.
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Cela faisait un mois qu’elle n’avait pas couru.
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Elle court avec des collègues le matin avant le travail.
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Avant elle courait 50 minutes.
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Fréquence actuelle : minimum 1 fois, maximum 2 fois par semaine.
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Elle reprend la course à pied.
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Aquabike :
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Elle reprend demain.
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1 fois par semaine, 30 minutes.
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Avant, même en faisant ses activités physiques, elle n’avait pas perdu de poids.
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En septembre, elle se sentait au mieux de sa forme, mais ensuite elle a mangé très très mal.
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Elle sent que son poids est comme un boulet qu’elle traîne.
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Elle a commencé à avoir des pulsions alimentaires en septembre car elle changeait de service.
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Elle finissait tard le soir.
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Elle reconnaît avoir toujours eu des problèmes alimentaires.
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Elle a eu des traitements qui lui coupaient l’appétit ou au contraire stimulaient l’appétit.
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Pour elle, manger ne devrait pas être un plaisir, elle considère que c’est du temps perdu quand elle prépare à manger (sauf certaines exceptions).
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Malgré tout, elle reste très positive.
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Sommeil : toujours pareil, « ce n’est pas génial mais ça va », sauf si elle loupe le “train” du sommeil.
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Histoire de vie / Contexte émotionnel
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Elle a vécu des dépressions.
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Elle a eu des tentatives de suicide.
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Elle s’est retrouvée sans maison.
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Son père n’était pas son père biologique.
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Séparation avec son mari, qui a refusé d’avoir un 3ᵉ enfant.
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Elle l’a vécu comme un rejet.
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Elle réalise seulement maintenant à quel point sa mère est toxique.
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Sa mère ne va pas bien dans sa tête.
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Pas de traumatisme ponctuel, mais un climat toxique sur la durée.
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Pour sa mère, « ses enfants lui doivent tout ».
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Intention de la séance
Travailler sur sa relation avec sa mère et sur l’image d’elle-même liée à sa mère.
Hypnose
Connexion au corps
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Elle se sent laide, notamment au visage et par le volume de son corps.
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Sensation d’affaissement du visage, comme s’il coulait :
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« Comme une grosse goutte marron, comme de la boue. »
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Elle décrit tout son visage ainsi.
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Impression qu’elle ne peut rien y faire.
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Elle veut s’en débarrasser et ne plus la voir.
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Je la fais toucher la grosse goutte de boue avec ses mains.
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Elle décrit : « Ça devient propre mais ça revient juste après. Il y en a moins. »
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La source de la boue vient du haut de la tête, au niveau du crâne.
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Elle a l’impression que la boue naît du haut du crâne et coule.
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Elle essaye de bloquer la source.
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Ça s’arrête, ça ne tombe plus.
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Travail sur la racine
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Âge : 7 ans.
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Lieu : extérieur, en ville, quartier de sa grand-mère.
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Elle est en bas de l’immeuble.
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Elle se sent bien, avec sa tante et le copain de sa tante.
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Elle s’amuse, se sent grande même si elle est petite.
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Elle est dans la voiture, rit et sourit.
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Enfant timide et réservée, mais là elle se sent appréciée.
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Energie ressentie : blanche, comme un nuage, emplit tout son corps.
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Dialogue entre la grande Virginie et la petite Virginie
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Grande Virginie dit :
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« Profite, parce que ça ne va pas durer. »
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Petite Virginie répond : « Je me doute. »
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Elle sait qu’on lui ment.
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Grande Virginie veut dire à sa tante, sa mère, son père :
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« Arrêtez de lui mentir. »
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Eux répondent : « Bien sûr que non, on ne ment pas. »
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Virginie dit : « Elle le sait, elle n’invente pas. »
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Ils continuent de nier.
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Ils ne savent pas faire autrement.
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Grande Virginie dit :
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« Ça ne sert à rien, ils vont toujours nier. »
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« Tu t’en sortiras encore plus forte. »
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« Tu n’es pas comme eux. »
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« Tu ne seras jamais comme eux. »
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« Tu seras quelqu’un de bien. »
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« Tu ne mentiras jamais à tes enfants. »
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« Tu ne leur feras jamais de mal. »
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Petite Virginie répond qu’elle ne sait pas si elle va y arriver.
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Grande Virginie l’encourage à avoir plus confiance en elle et en sa capacité à rebondir.
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Petite Virginie a du mal à y croire.
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Grande Virginie dit : « Tu verras, tu auras une belle relation avec tes enfants. »
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Elle se sent fière.
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Futur proche
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Elle n’arrive pas à voir autre chose que la petite fille.
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La petite Virginie est à sa place.
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Elle aimerait lui dire :
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« Tu seras quelqu’un de bien. »
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En même temps, grande Virginie n’est pas sûre.
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Elle veut que petite Virginie y croie, mais elle n’y croit jamais vraiment.
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Ça lui fait quand même du bien de l’entendre.
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Elle insiste : « Surtout pas comme sa mère. »
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Petite Virginie ne comprend pas encore.
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Pour le moment, elle ne voit pas le mal.
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Malgré tout ce qu’il y a autour, elle aura des fous rires sans raison, et ça arrivera très souvent.
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Elle garde son petit univers, ce qui la fait rire.
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🔎 Analyse
1️⃣ Un bilan émotionnel contrasté : soulagement immédiat, mais rechute rapide
Mme Ramillon a ressenti un bien-être et un apaisement juste après la séance, mais cela n’a duré que quelques jours avant de basculer à nouveau dans le découragement et la frustration.
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Ce schéma est très révélateur d’un soulagement émotionnel ponctuel, qui ne suffit pas encore à renverser un conditionnement ancien et enraciné.
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Son récit montre la coexistence de microsuccès (arrêt du sucre, reprise de sport) et de sentiments d’échec immédiats.
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Elle vit une lutte interne intense entre l'envie de changement et une forme de fatalisme ("si mon corps ne veut pas, il ne veut pas").
👉 Interprétation thérapeutique :
Elle a des ressources et de la motivation, mais son système de croyances limitantes et ses blessures anciennes reprennent vite le dessus.
2️⃣ Le corps vécu comme ennemi ou fardeau
Elle décrit son corps comme un boulet qu’elle traîne.
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Elle se répugne dans le miroir (sauf habillée).
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Elle voit sa mère en elle, ce qui rend insupportable son propre reflet.
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Faire à manger et manger sont des corvées, sans plaisir, vécues comme du temps perdu.
👉 Analyse :
Son rapport au corps est profondément dévalorisé et dissocié.
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Le corps est le lieu de la honte, du poids, de la transmission toxique (identification à la mère).
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Il est aussi le support des pulsions et des échecs ressentis.
3️⃣ La mère comme figure toxique internalisée
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Elle prend conscience maintenant à quel point sa mère est toxique, mais c’est encore une révélation douloureuse et incomplète.
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Sa mère apparaît comme une figure omniprésente, qui impose une dette morale ("on lui doit tout").
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Quand elle se regarde, elle voit sa mère, ce qui crée un rejet de soi extrêmement violent.
👉 Hypothèse thérapeutique :
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Elle a probablement internalisé les jugements, la honte, la négation d’elle-même transmis par sa mère.
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Cette identification imposée génère colère, impuissance et haine de soi, qui alimente les compulsions et la dépression.
4️⃣ Une histoire personnelle marquée par l’abandon et la trahison
Elle évoque :
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Dépressions et tentatives de suicide.
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Pulsions alimentaires récentes liées à un changement de service et des horaires tardifs.
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Un mari qui a refusé un troisième enfant, vécu comme un rejet majeur.
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La découverte tardive de sa filiation : son père n’était pas son père biologique.
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Une mère qui ment et refuse de reconnaître la vérité.
👉 Analyse :
Son histoire est tissée de ruptures de confiance, de non-dits familiaux, de trahisons et de refus de la reconnaissance de sa souffrance.
Cela contribue à :
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Son besoin de contrôle (diète, sport) et en même temps ses effondrements soudains (pulsions alimentaires).
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Son sentiment d’inutilité ou de honte quand elle échoue à "tenir" son programme.
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Son doute sur sa capacité à être aimée ou à être une bonne mère.
5️⃣ Le travail hypnotique révèle une métaphore puissante et douloureuse
La boue sur son visage, marron, visqueuse, lourde, qui coule du haut du crâne, est très significative.
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Elle exprime une souillure héritée, qui vient d’en haut, comme une transmission familiale ou transgénérationnelle.
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Elle essaie de la nettoyer, mais ça revient.
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La source est dans la tête, soulignant que le problème est internalisé, mentalisé, appris.
👉 C’est un symbole fort :
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Ce n’est pas elle qui est "sale" intrinsèquement, c’est quelque chose qu’on lui a mis dessus, qu’elle hérite.
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Elle peut bloquer la source, signe qu’elle a du pouvoir sur ce mécanisme, même si c’est difficile.
6️⃣ Exploration de la racine à 7 ans : la scène de la voiture
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Elle revisite un souvenir lumineux et positif : elle se sent grande, aimée, intégrée.
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Mais la grande Virginie lui dit : « Profite, ça ne va pas durer. »
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Petite Virginie le sait déjà.
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Dialogue sur le mensonge des adultes : « Ils ne savent pas faire autrement. »
👉 Analyse :
Cette scène révèle :
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Un moment d’innocence et d’appartenance brisé par la prise de conscience précoce de l’hypocrisie adulte.
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Une perte de confiance précoce.
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Une blessure de trahison et de lucidité douloureuse.
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Une part d’elle reste figée à cet âge, entre envie d’y croire et incapacité totale à se convaincre.
7️⃣ Résultat du dialogue hypnotique
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Elle veut dire à la petite Virginie : « Tu seras quelqu’un de bien. »
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Mais elle n’est pas sûre elle-même.
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Petite Virginie n’y croit pas, même si ça lui fait du bien de l’entendre.
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Elle s’accroche malgré tout à ses petits fous rires sans raison, qui sont des traces de vie et de résilience.
👉 Lecture thérapeutique :
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Il existe une lueur d’espoir, un noyau sain et joyeux qui survit malgré tout.
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Mais la transmission du doute et du mensonge est si ancrée qu’elle ne parvient pas encore à la remplacer par la confiance.
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Son dialogue interne est encore plein de dualité : « Je veux y croire, mais je n’y crois pas. »
🌿 Conclusion thérapeutique
Mme Ramillon se trouve à un stade critique :
✅ Elle voit ses blessures de plus en plus clairement.
✅ Elle nomme la toxicité de sa mère.
✅ Elle reconnaît la transmission de la honte et du mensonge.
✅ Elle ose dialoguer avec la petite fille en elle, même si c’est douloureux.
Mais :
⚠️ Elle est encore très ambivalente.
⚠️ Elle n’a pas intégré la conviction de sa valeur propre.
⚠️ Elle continue de porter la culpabilité et la honte.
⚠️ Son corps reste le lieu d’un conflit violent, comme un champ de bataille de cette histoire.
🌱 Axes thérapeutiques suggérés
✅ Continuer le travail sur la métaphore de la boue : identifier la source, la stopper, nettoyer durablement.
✅ Approfondir le dialogue entre la grande et la petite Virginie, renforcer la capacité à croire.
✅ Explorer la honte corporelle et la transmission maternelle.
✅ Travailler sur la légitimité au plaisir, la réconciliation avec l’alimentation.
✅ Accompagner la reconstruction d’une image corporelle aimante et sécurisée.
✅ Soutenir l’émergence de la fierté et de la confiance en ses capacités à changer.

CHAPITRE III
La Boule Noire
🔎 BILAN
Lien avec la mère
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Virginie a beaucoup avancé vis-à-vis de sa mère :
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Elle ne culpabilise plus de ne pas l’appeler, de ne pas l’aimer, ni de ne pas prendre de ses nouvelles.
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Elle s’en fiche complètement, car elle reconnaît que sa mère est une personne qui fait du mal.
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Elle affirme que si elle lui parle, elle lui dira ses quatre vérités.
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Elle considère sa mère comme dangereuse.
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Elle se sent soulagée de ne pas avoir de ses nouvelles.
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Elle se sent nettement mieux par rapport à elle.
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En se regardant dans le miroir, elle voit moins ses traits.
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Elle continue à se trouver laide, mais se sent libérée de l’emprise maternelle.
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Activité physique
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Elle fait du sport 1 à 2 fois par semaine :
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Course à pied entre 35 et 50 minutes.
-
Elle augmente progressivement la durée.
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Elle fait aussi pas mal de marche avec sa chienne.
-
En septembre, elle prévoit de s’inscrire à des cours collectifs avec sa fille.
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Recommandations :
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Faire une randonnée d’au moins 3h une fois par semaine.
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Réfléchir à l’achat d’un rameur d’intérieur pour compléter.
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Poids et alimentation
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Son poids reste stable, malgré ses efforts.
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Elle garde des habitudes alimentaires correctes.
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Elle pense que son métabolisme est bloqué.
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Elle commence à envisager que son poids pourrait avoir une origine autre qu’émotionnelle.
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Elle se sent bloquée : « Quoi que je fasse, ça n’ira pas. »
Exemples de repas récents
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Mardi : salade verte, bâtonnets de carotte + houmous, pain.
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Autres jours :
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Houmous, poulet rôti, yaourt x2.
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Salade de tomates et 3 œufs au plat.
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Carottes, 2 pilons de poulet, pommes de terre rôties, yaourt.
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Filet de poisson, carottes, yaourt.
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Taboulé maison, tranche de jambon, yaourt.
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Le soir : même chose avec un œuf dur.
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-
En-cas : quelques amandes, yaourt Skyr.
Image de soi
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Elle a la sensation qu’elle ne se sentira jamais satisfaite de son physique.
-
Elle déteste ce qu’elle voit dans le miroir.
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Elle ne s’est jamais aimée, mais commence à apprécier un peu plus la personne qu’elle est.
-
Elle n’arrivait pas à dire "je m’aime" devant le miroir, car elle ne croyait pas à ce qu’elle disait, donc elle a abandonné.
🛠️ Propositions faites
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Écrire un menu alimentaire clair.
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Créer un mantra : "Je me trouve belle."
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Faire une cure de sérotonine.
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Expliquer l’impact des croyances sur le corps et l’estime de soi.
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Lire un texte chaque jour pour reconstruire l’image de soi :
-
"Je me trouve belle et je m’aime."
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🎯 INTENTION de la séance
Arrêter de se trouver laide.
🌀 HYPNOSE
Connexion au souvenir corporel
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Dernière fois où elle s’est trouvée laide : week-end dernier, à la plage, en extérieur.
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Elle jouait avec ses neveux, mais se sentait mal à l’aise :
-
Parce qu’elle se trouvait grosse et moche.
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Travail symbolique sur la sensation
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Elle place la main là où elle se sent mal à l’aise :
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Elle sent une boule grise, de la taille du ventre.
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C’est une boule de graisse, chaude.
-
Elle veut s’en débarrasser, la faire fondre, la brûler.
-
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Visualisation de la flamme jaune (30 cm) :
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Elle la place sur le ventre, ça brûle, ça fond.
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Des petites bulles apparaissent.
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La graisse coule par terre.
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Elle enlève 90 % de la boule, il ne reste qu’une petite bille, puis plus rien.
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Elle se sent légère dans tout son corps, soulagée.
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Remontée à la racine
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Âge : 12 ans.
-
Lieu : intérieur, cuisine, assise sur un tabouret, entourée d’amis.
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Elle discute, semble bien, mais ressent une émotion noire dans le ventre, comme une grosse boule de la taille d’une pastèque.
-
Elle ne sait pas d’où ça vient.
-
Grande Virginie veut que Petite Virginie s’en débarrasse, mais celle-ci semble résignée : « C’est comme ça. »
-
Exploration d’un autre souvenir
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Âge : 35 ans, en intérieur :
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Dans une maison, au réveillon, avec des amis.
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Elle est debout, près d’un bar, entourée de monde.
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Elle donne le change, mais n’était pas si bien.
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Elle a du mal à se reconnecter à son "elle" de 12 ans.
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Ressent une énergie noire comme un nuage enveloppant, mais dit « ça va ».
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Transformation émotionnelle
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Au réveillon, malgré la noirceur, elle commence à aller mieux.
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Plus belle chose à voir : le regard des autres, ils sont contents de la voir.
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Plus beau son : les cigales, sensation de calme.
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Plus belle odeur : le jasmin.
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Lien entre les deux âges : 12 et 35 ans
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Le point commun n’est ni les amis, ni l’énergie noire.
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Le point central est :
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La lettre A,
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L’amour,
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La couleur rouge,
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Un cœur,
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Un bébé :
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C’est sa fille, un nourrisson.
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Elle la connaît, et dit : « Elle ne peut pas être mieux. »
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Elle ressent une immense joie, partout dans le corps.
-
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Nouvelle projection : scène de la plage, libérée de la graisse
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Elle se trouve jolie.
Les 5 sens alignés
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Plus belle chose à voir : la mer.
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Plus beau son à entendre : le bruit de la mer.
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Odeur la plus agréable à sentir : le jasmin.
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Sensation physique : la chaleur sur la peau.
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Émotion la plus agréable : la joie.
🔍 Analyse
1. Une libération claire vis-à-vis de la mère : un basculement majeur
Virginie semble avoir franchi un cap fondamental dans sa relation à sa mère. Là où il y avait culpabilité, ambivalence, et confusion, on observe maintenant :
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Une clarté émotionnelle (elle sait que sa mère est toxique),
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Une déculpabilisation radicale (« Je ne l’aime pas, et je m’en fiche. »),
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Un soulagement ressenti (« Je vais mieux depuis que je n’ai plus de nouvelles. »).
💡 C’est un acte de rupture psychique avec une emprise ancienne.
Elle affirme pour la première fois une autorité intérieure : celle qui choisit de ne plus nourrir la relation destructrice. Cela agit comme une forme de désenvoûtement maternel, même si l’image d’elle-même reste encore blessée.
2. Un corps toujours associé à la honte, mais avec des évolutions
Virginie continue de détester son reflet dans le miroir. Elle dit ne s’être jamais aimée, et reste convaincue qu’elle ne sera jamais satisfaite de son apparence physique. Mais un détail important émerge :
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Elle commence à apprécier un peu plus la personne qu’elle est.
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Elle a essayé de se dire "je m’aime", ce qui montre une tentative de réconcilier l’être et le paraître.
💡 La haine du corps reste dominante, mais on sent une faille dans l’armure de la dévalorisation.
Ce n’est plus un rejet absolu, c’est un conflit actif. Le corps reste pour elle le support visible de la blessure invisible.
3. L'effort constant sans récompense : une usure psychique
Virginie fait du sport, marche, reprend des routines alimentaires équilibrées, mais le poids ne bouge pas. Elle a le sentiment que :
-
Son métabolisme est bloqué,
-
Elle est punie malgré ses efforts,
-
« Quoi que je fasse, ça ne changera rien. »
Cette perception alimente :
-
Un sentiment d’impuissance,
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Une démotivation sourde,
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Une possible résurgence de croyances limitantes inconscientes comme :
« Je suis défectueuse. » ou « Je suis condamnée. »
💡 Ce n’est pas le manque de volonté qui freine Virginie, mais une fatigue psychique profonde, doublée d’un conditionnement émotionnel ancien, lié à une absence de gratification depuis l’enfance.
4. L’hypnose : un processus de transmutation lent mais puissant
🔥 Le travail sur la graisse
L’image de la boule de graisse brûlée par une flamme jaune est extrêmement symbolique et efficace. On assiste à :
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Une transformation active : la graisse coule, fond, disparaît,
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Un soulagement corporel global,
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Une sensation de légèreté dans tout le corps.
💡 L’utilisation du feu est une métaphore alchimique :
elle transmute un poids émotionnel en libération physique.
Cela montre que Virginie peut agir symboliquement sur son corps – elle n’est pas condamnée à subir.
🕊️ La remontée à la racine
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À 12 ans : elle est entourée, mais porte une boule noire inconsciente.
Elle n’en est pas encore pleinement consciente, mais elle la subit. -
À 35 ans : elle donne le change en société, mais ne va pas si bien que ça.
Pourtant, une transition positive s’opère dans cette scène festive.
💡 Ces deux âges montrent une dissociation entre ce qu’elle montre et ce qu’elle ressent, et une tristesse qui ne se dit pas, mais s’imprime dans le corps.
5. L’amour : le vrai moteur de transformation
Le fil rouge qui relie toutes ces mémoires n’est ni la graisse, ni les amis, ni la honte :
C’est l’amour.
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Une couleur : rouge
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Un symbole : un cœur
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Une figure : sa fille, nourrisson
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« Elle ne peut pas être mieux. »
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Elle ressent une joie pure.
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💡 C’est ici que tout bascule.
Sa fille représente la rédemption, la beauté qu’elle a su créer, l’innocence qu’elle protège, et l’amour qu’elle s’autorise à donner.
C’est la preuve vivante qu’elle est une femme capable d’aimer, de construire, d’offrir la vie.
6. La scène finale : reprogrammer le corps dans une nouvelle vibration
La revisite de la plage sans graisse installe :
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Une nouvelle perception d’elle-même,
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Des sens alignés avec des sensations agréables (jasmin, chaleur, mer),
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Une émotion de joie pure et simple.
💡 On passe de la honte à la sensualité, de la lourdeur à la lumière.
Cela crée une empreinte positive que le cerveau peut désormais réactiver.
🎯 Conclusion thérapeutique
Virginie est en plein processus de reconstruction de son identité corporelle et émotionnelle.
Elle a amorcé une séparation symbolique avec sa mère, ce qui libère un espace intérieur.
Mais cet espace est encore traversé par des conditionnements anciens, des croyances figées, et une méfiance envers elle-même.
Pour autant :
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Elle agit,
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Elle ose essayer,
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Elle visualise des transformations,
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Et surtout, elle aime profondément sa fille, ce qui est un point d’ancrage majeur.
🛠️ Pistes d’accompagnement proposées
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Ritualiser la scène de la plage (visualisation quotidienne).
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Créer un journal corporel d’amour et de fierté (ex. : “Aujourd’hui, je remercie mon corps pour…”).
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Renforcer les mantras positifs avec conviction (ex. : Je me trouve belle et je m’aime).
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Accompagner le travail corporel avec visualisation + mouvement (ex. randonnée active + ancrage positif).
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Travailler la revalorisation existentielle à travers son rôle de mère (l’amour pour sa fille = miroir de sa beauté intérieure).
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Réactiver souvent le pouvoir de transformation par le feu, pour désancrer les croyances ancrées dans le ventre.
MENU
LUNDI
🕛 Déjeuner
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Filet de poulet grillé + haricots verts + sauce moutarde à l’estragon
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Graines de courge + huile d’olive vierge
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Infusion digestive
🌙 Dîner
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Soupe maison (courgette + fenouil + ail + lait de coco)
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Œufs mollets + herbes fraîches (persil, ciboulette)
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1 carré de chocolat noir 90% (si besoin)
MARDI
🕛 Déjeuner
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Poêlée de champignons, poireaux, ail + pavé de saumon
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Sauce citron, gingembre, curcuma
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Graines de sésame
🌙 Dîner
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Velouté de chou-fleur au curry + huile de colza
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1 œuf dur + avocat en tranches
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Tisane thym-romarin
MERCREDI
🕛 Déjeuner
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Omelette 3 œufs + épinards + feta + paprika fumé
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Salade croquante : fenouil, radis, graines de tournesol
🌙 Dîner
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Bouillon clair maison + dés de poulet
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Courgettes sautées à la coriandre + huile de sésame
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Compote sans sucre maison (facultative)
JEUDI
🕛 Déjeuner
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Filet de dorade au four + fenouil braisé + herbes de Provence
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Graines de lin moulues + huile de noix
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Eau citronnée
🌙 Dîner
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Soupe brocoli / lait d’amande / curry doux
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Tofu ou œufs durs + herbes fraîches
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Tisane camomille
VENDREDI
🕛 Déjeuner
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Poulet rôti + salade de roquette, endive, avocat
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Graines de chanvre + vinaigrette au curcuma
🌙 Dîner
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Soupe de légumes verts mixés
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Sardines ou maquereaux à l’huile d’olive + citron
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Carré de chocolat noir (facultatif)
SAMEDI
🕛 Déjeuner
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Steak haché ou pavé végétal (tofu ou seitan) + salade tiède (chou rouge, oignons, ail, persil)
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Graines de chia ou tournesol
🌙 Dîner
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Velouté de potimarron au lait de coco
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Œufs mollets ou filet de poisson vapeur
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Tisane détente
DIMANCHE
🕛 Déjeuner
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Blanc de poulet rôti + poêlée de légumes (courgette, brocoli, champignons)
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Sauce tahini-citron
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Graines de sésame
🌙 Dîner
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Soupe verte + avocat en dés + citron
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Fromage de chèvre frais ou œuf dur
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Tisane digestion